25 janvier 2022 Admin

Angoulême : des projets pour doper l’offre de soins

La Charente Libre
Par Léa SOULA – l.soula@charentelibre.fr, publié le 
Le centre de santé Bel-Air Grand-Fond est prêt pour son ouverture, le 7 février. Il vient renforcer des soins de proximité dont la ville a grand besoin.

Angoulême: des projets pour doper l’offre de soins

Le centre de santé s’est installé dans l’ancien centre commercial du quartier. Photo Renaud Joubert

Renforcer l’offre de soins de proximité : c’est l’objectif du centre de santé Bel-Air Grand-Fond, à Angoulême, inauguré ce lundi 24 janvier, avant son ouverture prévue le 7 février. Un projet porté par la Ville et le Département. La demande est réelle. Les centres existants font déjà le plein de patients, quand d’autres projets attendent de se concrétiser. Petit tour d’horizon.

Le nouveau centre de santé au milieu d’un désert médical

Deux médecins généralistes, une gynécologue, trois infirmières et un dentiste en cours de recrutement. Le nouveau centre de santé, installé dans l’ancien centre commercial du quartier, assurera des soins du lundi au vendredi, de 8 h à 20 h, et le samedi, de 8 h à 12 h. Il était temps : aucun médecin généraliste n’était installé dans le quartier depuis plusieurs années, où « 20 % des habitants âgés de plus de 17 ans n’ont pas déclaré de médecin traitant », a rappelé le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont. À l’échelle de la ville, on estime que 7.500 personnes de plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant. Ouverture le 7 février et prise de rendez-vous possible dès le 1er février au 05 16 09 51 72.

À L’Houmeau, une antenne du pôle santé de Brie

Elle avait été créée dans l’urgence à la suite du départ en retraite de trois médecins, en février 2021, laissant pas moins de 5.000 patients esseulés. « Aujourd’hui, elle est pérennisée et trois médecins généralistes s’y relaient, toute la semaine », précise Franck Soury, directeur médical de Charente Santé. L’antenne bénéficie même de nouveaux locaux depuis la semaine dernière. « Les anciens étaient partagés avec un médecin libéral. Pour ne pas polluer les habitudes de la population, on a déplacé l’antenne du 129 au 153 rue de Paris. »

Le quartier de L’Houmeau à Angoulême perd 3 de ses 4 médecins

Trois des quatre généralistes du cabinet médical de L’Houmeau arrêtent fin décembre. Le médecin restant n’a pas la capacité à gérer la patientèle de ses trois collègues. Plus de 5 000 patients se retrouvent sans solution.

Désertification médicale: “La Ville fait croire que tout est réglé à l’Houmeau, c’est faux”

Le dernier médecin de l’Houmeau est en rogne contre la mairie d’Angoulême. A ses yeux, la Ville a annoncé un peu vite que le problème de désertification médicale du quartier était réglé.

Une semaine de délai pour un rendez-vous à Girac

Il a ouvert en mai 2021 et reçoit déjà 1.700 patients. Le centre de santé de Girac accueille quatre médecins, dont un arrivé en novembre, et assure des consultations du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 19 h ; et le samedi, de 8 h 30 à 12 h 30. Aujourd’hui, le centre de santé est en mesure de proposer un rendez-vous dans un délai d’une semaine pour une consultation programmée et fait face à 180 appels par jour, en moyenne. Des prélèvements biologiques sont aussi possibles.

“20 % des habitants âgés de plus de 17 ans n’ont pas déclaré de médecin traitant”

Un médecin généraliste (de 9 h à 13 h, du lundi au vendredi, et de 14 h à 18 h les lundis, mardis et jeudis) et une gynécologue (le jeudi, de 9 h à 13 h) composent quant à eux l’antenne du centre de santé, dans le quartier de la Grande-Garenne Basseau (qui existait de façon indépendante jusqu’en mai dernier). Et moins d’un an après sa création, le centre de santé évolue déjà. Il propose désormais, sur les deux sites, des consultations de suivi, de prévention et d’éducation thérapeutique pour des patients suivis par les médecins de ces sites.

Pour faire face à la pénurie de médecins de ville, Girac a ouvert son centre de santé

Depuis hier, le centre de santé du centre hospitalier d’Angoulême accueille ses premiers patients. Une offre supplémentaire pour faire face à la pénurie de médecins de ville.

Une maison de santé ambitieuse

Il vise 600 m2, répartis sur deux étages, dans l’ancienne friche EDF. Louis-Adrien Delarue, avec de nombreux professionnels, a déjà créé sa maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), qui exerce actuellement hors les murs. La Maison de santé des Trois-Fours se constitue de trois généralistes, « plus des infirmiers libéraux, des kinés, un psychologue, un podologue, un psychomotricien », mais aussi des sage-femmes et un professionnel de l’Activité physique adaptée (Apa). Seul un « noyau dur » travaillerait dans leurs futurs locaux. Les négociations avec la mairie (la MSP ne voulant qu’un bailleur public), toujours en cours, portent actuellement sur le loyer. « S’il est trop élevé, les internes ne voudront pas rester. » Ce qui n’empêche pas le projet d’avancer : le permis de construire a été déposé fin 2021.

Se faire soigner à la gare

L’ouverture est prévue au premier trimestre 2023. Et c’est pas moins d’une vingtaine de médecins, généralistes et spécialistes, qui viendraient alors s’installer dans ce nouveau pôle de santé de 600 m2, dans l’ancien buffet de la gare SNCF, au rez-de-chaussée, et dans un local à l’étage. La société Sageo, en charge du projet, a bénéficié du programme 1001 gares, porté par la SNCF. Le président Nicolas Boudeville espérait, en mai 2021, « désengorger les spécialités et répondre au souhait des généralistes d’aller sur des pathologies plus complexes », tout en insistant sur le volet prévention. Aujourd’hui, « les études portées par les bureaux d’études concernant la structure sont presque achevées ». Resteront encore les travaux proprement dits, dont les plus gros seront réalisés par la SNCF.

Une motion contre les zonages

Les élus de GrandAngoulême doivent signer une motion, ce mardi soir, en conseil d’agglomération, « pour une redéfinition des critères du zonage médecins 2022-2025 en vue d’une meilleure prise en compte des besoins du territoire en matière de santé ». Cela fait suite au communiqué rédigé la semaine dernière par les élus de Charente – le président du Département, ceux des communautés d’agglo et communautés de communes – pour dire non au nouveau zonage des médecins prévu par l’ARS. « Ce dispositif ne nous permet pas d’être agile », déplore Michel Buisson, maire de Brie et conseiller délégué à la santé, dénonçant, par ailleurs, la méthode utilisée pour créer ces territoires de santé.