11 décembre 2017 Admin


SOLVEIG GODELUCK | LE 11/12/17 À 18H20

Proches de 4 milliards d’euros, elles croissent de 4,8 % par an. Les pouvoirs publics cherchent la parade.

A l’échelle de l’assurance-maladie et de ses 200 milliards de remboursements annuels, c’est une petite dépense. Mais elle grimpe vite. Le coût du transport sanitaire prescrit par des professionnels de santé augmente de 4,8 % par an, un rythme deux fois plus rapide que la croissance programmée de l’ensemble des remboursements de soins. Sur douze mois, la facture atteint 3,76 milliards d’euros, imputés sur l’enveloppe des soins de ville. A cela, il faut ajouter les trajets relevant des soins hospitaliers, avec une addition finale proche de 4 milliards d’euros.

Population vieillissante

Pour guérirl’assurance-maladie, « homme malade » de la Sécurité sociale en voie de redressement, les pouvoirs publics cherchent donc à limiter la facture de transports sanitaires. En 2016, Bercy a réalisé une revue de dépenses. Objectif : trouver le moyen d’économiser 100 millions d’euros par an sur ce poste, non pas en valeur absolue, mais en rognant sur l’augmentation tendancielle des coûts.

En effet, comme l’explique Dominique Hunault, président de la Chambre nationale des services d’ambulances (CNSA), il est normal que la consommation croisse : « L’investissement dans les transports est incontournable, dit-il, car la population augmente et vieillit. De plus, il faut accompagner les politiques de santé telles que l’hospitalisation à domicile, les regroupements d’hôpitaux, le raccourcissement des séjours en établissement. »

Rythme pas tenable

Ces professionnels sont pourtant conscients que ce rythme de dépenses n’est pas tenable. Ils pointent le poids qu’ont pris les taxis dans la filière du transport sanitaire. Ils pèsent désormais 40 % du total, contre 20 % il y a dix ans. Ce sont eux qui ont fait la croissance des volumes. Or leurs tarifs, qui ne sont pas réglementés par les autorités de santé, sont de 25 % à 30 % plus chers que ceux des véhicules sanitaires légers (VSL), dont le chauffeur doit pourtant avoir la qualification d’auxiliaire ambulancier.

La mission de 2016 plaide pour contingenter les taxis conventionnés et permettre à l’assurance-maladie de fixer leurs tarifs. Par ailleurs, en 2018, comme l’a recommandé la mission, une partie du financement sera transférée aux établissements de soins, responsables de 63 % de la dépense : le prescripteur sera le payeur.